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6 avions «normaux» ne sʼécrasent pas) et une homologation peu sûre pour les avions histo- riques (car ceux-ci sʼécrasent)? A quoi sert cette indication, si ce nʼest à répandre la peur et lʼangoisse? Les passagers savent quʼils voyagent dans un avion historique, ils le sou- haitent expressément. Cette disposition ne sert pas non plus la sécurité, mais crée le contraire: un climat dʼinsécurité et de peur. Les nouvelles règles relèvent du pur activisme et ont surtout pour but de montrer que le Conseil fédéral et le DETEC ont reconnu la «gravité de la situation» et ont agi immédiatement. Peu im- porte quoi, lʼessentiel est que cela soit fait. Mais à mon avis, cela nʼaugmente pas la sécurité, mais mine la compétence et la crédibilité du Conseil fédéral (ici la conseillère fédérale Som- maruga et le DETEC). Il ne sʼagit pas ici des avions historiques en particulier, mais de lʼattitude en- vers la General Aviation en tant que telle, car il est à craindre que la prochaine fois, on procède et agisse de la même manière en matière de Ge- neral Aviation. La prochaine étape consisterait logiquement à ce que bientôt, pour lʼaviation commerciale éga- lement, le vol doive être réservé 30 jours à lʼavance et que les pilotes soient tenus dʼinfor- mer les passagers de lʼhomologation de lʼavion lors de lʼaccueil. Donc, par exemple, en annon- çant: «Chers passagers, aujourdʼhui, vous volez avec un avion qui a été homologué dans XX pays». Selon le cas, il faudrait alors mentionner le pays, afin que les passagers sachent égale- ment quʼil peut sʼagir dʼune immatriculation étrangère, à laquelle on ne peut certainement pas se fier. Cʼest une époque vraiment «folle» que nous vivons. Je suis en tout cas impatient de voir ce que lʼavenir nous réserve dans ces cir- constances. Lʼespoir est le dernier à mourir et jʼespère donc que cette erreur incitera peut-être le Conseil fédéral et le DETEC à réfléchir la pro- chaine fois à ce qui doit être réglementé et com- ment. Je vous souhaite un bel automne avec beau- coup de beau temps et de vols et toujours suffi- samment dʼair sous les ailes. Daniel Affolter, président du conseil dʼadministration de lʼAOPA Switzerland